The friends of the École biblique et archéologique française de Jérusalem

L’École biblique est soutenue par trois associations d’Amis, créées pour maintenir vivant le lien entre l’École biblique et le réseau de ses nombreux amis et anciens élèves, et soutenir son action.

En FRANCE : Les Amis de l’École biblique et archéologique française (AAEBAF)

L’Association, créée en 1971 est présidée par M. Alain Rémy, ancien ambassadeur et consul général de France à Jérusalem (2005-2009). Un bulletin, Nouvelles de Jérusalem, est envoyée trois fois par an aux membres de l’association, et deux conférences par an sur des sujets bibliques ou archéologiques leur sont proposées à Paris.
L’association est habilitée à délivrer des reçus fiscaux vous permettant de bénéficier des réductions en vigueur au titre de l’impôt sur les revenus pour les particuliers (IR) ou de l’impôt sur les sociétés pour les entreprises (IS).

EN SAVOIR PLUS
Pour télécharger le formulaire d’adhésion 2023 : cliquer ici.
Contact :
Association des Amis de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem
Couvent Saint Jacques
20 rue des Tanneries
75 013 Paris
associationdesamis@ebaf.edu

Aux ÉTATS-UNIS : The Friends of ÉBAF

Contact : admin@intldom.org

Au CANADA : L’association des Amis Canadiens de l’École Biblique (CFEB)

Chaque année, cette association apporte un soutien financier d’un montant variable pour des étudiants, chercheurs et professeurs canadiens désireux de séjourner à l’École biblique.

Contact : cfeb.aceb@gmail.com



LOOKING AHEAD TO THE OCTOBER 2021 ACADEMIC YEAR

The 2020-2021 academic year is coming to an end at the School with the last academic council meeting that took place this Friday, May 28.

It has been a very special year, in which very few students were able to travel to Jerusalem, but which still allowed us to provide 80% of the courses via Zoom.

Life went on, as shown in the last issue of the Nouvelles de Jérusalem, published after Easter.

As the conditions of access to Israel are becoming easier day by day, we are confident that we will be able to resume normal operations in October.

The program is on line and we have filled up with registrations for this new year.



MEETING WITH FRIENDS OF THE ÉCOLE, IN TORONTO

This Monday, the Director of the École Biblique, Jean Jacques Pérennès, met with the members of the board of the Canadian Friends Association of the École Biblique in Toronto (Canada). Composed of former students and/or researchers, this Association, created in the 1990s, supports two particular areas of the École’s life: the library and scholarships for Canadian student-researchers (see Dona Harvey’s article in Nouvelles de Jérusalem, No. 98, Autumn 2019). The EBAF Director’s visit to Canada provided fresh and more lively news of the École’s current life and also provided an opportunity to take stock of the development of our collaborations. According to Jean Jacques Pérennès, the affability of the exchange demonstrated to what extend these donors are first and foremost friends. A supplementary meeting was held Friday morning in Montreal for the members of the Association living in Quebec.



Le pèlerinage au Proche-Orient : formes, impact et évolution d’une pratique religieuse, de l’Antiquité tardive à nos jours

L’ifpo (institut français du Proche-Orient) a organisé un colloque sur le thème du pélerinage au Proche-Orient à l’École biblique, le 13 juin dernier.

“Cette journée d’études avait pour vocation de rassembler différents spécialistes, toutes époques confondues depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours, autour de la question du pèlerinage chrétien et musulman. Les mutations de ce phénomène ont été abordées sous divers angles de vues (archéologique, historique, topographique, anthropologique, etc.) afin de mieux comprendre son évolution et celui du statut des lieux saints dans des contextes sociaux, géopolitiques et économiques variés. Il s’agissait en outre de mieux saisir dans le temps le rapport des populations au sacré et d’étudier le degré d’influence du pèlerinage sur l’organisation spatiale des territoires concernés.” nous dit Bertrand Riba (Chercheur MEAE, Ifpo), l’organisateur de ce colloque.

Intervenants :

Estelle Cronnier (Univ. Lille 3)
Approcher, voir, toucher les reliques pendant l’Antiquité tardive : le témoignage des pèlerins au Proche-Orient

Frédéric Alpi (IFPO/UMIFRE 6 MEAÉ/CNRS)
Sites de pèlerinages chrétiens et pratiques de dévotion en Phénicie maritime à l’époque proto- byzantine

Vincent Michel (Univ. Poitiers/HeRMA)
Emmaüs et les tribulations d’une histoire biblique (St-Luc 24, 13-35). Vers une nouvelle compréhension historique, archéologique et textuelle d’un lieu saint !

Simon Dorso (Univ. Lyon 2/CIHAM)
Les pèlerinages chrétiens sur le territoire du second royaume latin de Jérusalem (XIIIe siècle) : mobilité contrainte, nouvelles traditions et conséquences matérielles

Jean-Michel de Tarragon (ÉBAF)
Le pèlerinage musulman et chrétien illustré par les photographies anciennes

Marc Dugas (EPHE)
Le Jourdain comme cadre rituel. Le lieu associé au baptême de Jésus et la liturgie

Sylvia Chiffoleau (CNRS/LARHRA)
Des identités pérégrines : assignation et usage des « nationalités » lors du pèlerinage à La Mecque (1850-1950)

Elsa Grugeon (EHESS-IIAC)
Baliser la route de Jérusalem : un pèlerinage sous conditions

Norig Neveu (CNRS/AMU/IREMAM)
Mausolées et pèlerinages : miroirs de hiérarchies sociales en tension dans le sud de la Transjordanie, 1890-1940

Conclusion : Dominique Pieri (IFPO)

Estelle Cronnier et Bertrand Riba


Ce que les os travaillés de Tell el-Far’ah nous racontent

Docteur en archéologie de la Sapienza de Rome et de l’Université Paris Ouest (Nanterre), Giacoma Petrullo est spécialisée dans l’étude de “l’industrie osseuse”, c’est-à-dire l’étude des ossements d’animaux utilisés pour fabriquer des outils ou des objets de culte.

De passage ici, j’étudie les ossements retrouvés à Tell el-Far’ah, un site de Cisjordanie fouillé en 1946 par l’École biblique. Je m’intéresse autant à leur valeur technologique, fonctionnelle que culturelle : la façon dont ils sont fabriqués, dont ils sont utilisés et dont ils s’inscrivent dans une culture propre. Et je constate que le travail des os varie d’un groupe producteur à l’autre, et définit la singularité ces groupes.

En effet, les études en anthropologie et ethnologie montrent qu’au sein des groupes, chaque membre acquiert un savoir idéologique et pratique qui affecte ses comportements quotidiens : ce savoir acquis à la naissance et affiné avec l’expérience forge peu à peu un sentiment d’appartenance au groupe et à sa tradition culturelle.

Les choix bien particuliers adoptés par le groupe révèlent cette identité : le savoir-faire renvoie à un modèle propre dont le décodage révèle des marqueurs culturels spécifiques au groupe producteur. L’étude technologique (comment l’outil est-il réalisé ?) et fonctionnelle (quelle est sa fonction ?) des outillages permet de décomposer la chaîne opératoire de production en étapes, allant de l’acquisition de la matière première à la fabrication et à l’utilisation des objets, en identifiant et isolant des choix particuliers et répétitifs : l’identité du groupe producteur se reflète alors dans chaque étape.

Au XXe siècle, l’étude de ces objets fabriqués à partir de matières dures d’origine animale a commencé à jouer un rôle considérable. Ces matières souvent délaissées par les archéologues furent pourtant une source précieuse d’approvisionnement à plusieurs époques, car elles permirent la fabrication d’objets de valeur utilitaire ou symbolique. Ces objets s’inscrivent facilement dans les activités quotidiennes du groupe : par exemple, dans les contextes nord-africains du Néolithique, les spatules en os aidaient à la fabrication de céramique, les pointes en os à celle de récipients en cuir ou en fibre végétale ; les pendentifs en os et en dent avaient quant à eux probablement une valeur cultuelle.

Ma méthode d’analyse a donc pour but de reconstituer les procédures de fabrication et d’utilisation des objets, par l’identification des traces techniques au microscope. L’étude technologique permet de définir les actions de débitage et de façonnage : par débitage j’entends la façon de découper l’os pour obtenir un ou plusieurs supports, alors que le façonnage renvoie à la phase de mise en forme du support. Parallèlement l’étude fonctionnelle permet de définir le rôle des outils osseux au sein du groupe, de ses activités et de son organisation. Ces deux analyses reposent sur l’observation au microscope et sur l’archéologie expérimentale.

Le frère Jean-Baptiste Humbert m’a invitée à travailler à l’École biblique et archéologique dans l’idée de réexaminer avec de nouvelles méthodes ces matériaux découverts il y a maintenant 70 ans. La stratigraphie très complexe de Tell el-Far’ah compte des niveaux de l’ère chalcolithique, de l’âge du bronze, du fer et même de la période romaine. Lorsque l’étude des os sera terminée, il sera possible d’avoir une vision dans le temps de la production osseuse dans ce site.