Historique de la statuaire de saint Étienne de Jérusalem
(1901 – 2005)
Lucien, prêtre du diocèse de Jérusalem, était au service de la communauté chrétienne de Caphargamala.
Il fut favorisé de trois apparitions successives de Gamaliel, qui lui enjoignait de retrouver la sépulture où il avait été enterré ainsi que son fils Abibas, mort prématurément. Cette sépulture du Ier siècle devait contenir les restes du notable Nicodème, converti en secret comme lui à la foi nouvelle au Christ Jésus, ainsi que ceux du saint diacre Étienne, car il avait pieusement recueilli le corps du protomartyr après la lapidation pour l’ensevelir. (cf. Ac 8,2)
Il en fit part à l’évêque Jean de Jérusalem. Celui-ci ordonna de fouiller à l’endroit que révélait le songe. On retrouva la sépulture de ces quatre hommes. La tradition dit qu’un parfum céleste se répandit à l’ouverture du cercueil de saint Étienne et que 73 malades du village furent guéris.
Au début du Ve siècle, les reliques du saint martyr furent amenées en procession pour reposer dans l’église du mont Sion.
Vingt-quatre ans plus tard, elles furent transférées dans une grande église romano-byzantine construite en l’honneur du protomartyr, au nord de la porte de Damas, par la volonté de l’impératrice Eudocie. C’est ainsi que le 15 mai 439, saint Cyrille, patriarche d’Alexandrie, présida la cérémonie de dédicace de cet édifice, centre d’une importante communauté monastique.
Les Frères prêcheurs, dont une présence est attestée à Jérusalem en 1237, eurent la volonté de rétablir une maison dans la Ville sainte. Ce projet faisait suite au désir du P. Matthieu LECOMTE, de retour d’un pèlerinage à Jérusalem au printemps 1882. Un monastère dominicain commença à rayonner sur les lieux de l’église dédiée à saint Étienne, dès le 26 décembre 1884. Dans l’atrium de la basilique d’Eudocie fut alors posée une première statue de saint Étienne en pied, dont le paiement était achevé en 1901.
Elle repose sur un socle marqué d’une croix et montre bien la palme du martyre sur le bras droit.
Dans la tourmente de la lutte entre les israéliens et les jordaniens, la statue fut décapitée par un obus de mortier le dimanche 18 juillet 1948, et démontée ensuite par les dominicains vers 1952. La colonne de l’atrium resta ainsi démunie de statue pendant cinquante trois années.
Mais dès que l’atrium fut réaménagé en un jardin fleuri en 2004, on repensa à la beauté que lui donnerait une nouvelle statue de saint Étienne.
La nouvelle statue est une sculpture du frère Ioan, des Moines de Bethléem, de l’Assomption de la Vierge et de saint Bruno. Elle a été réalisée à Beit Gimal dans un bloc de pierre légèrement rosée provenant de Bethléem et a été transportée à Jérusalem le 14 novembre 2005 pour être achevée sur place par l’artiste.
En ce début du XXIe siècle, l’atrium retrouve son éclat d’antan, car saint Étienne, vêtu d’un habit et d’une simple ceinture, fixe à nouveau son regard vers le ciel (Ac 7,55) pour invoquer le Seigneur Jésus (Ac 7,59). Fléchissant les genoux (Ac 7,60) il intercède pour que Dieu pardonne ce péché de ceux qui le lapident.