PORTRAIT D’ÉTUDIANT : ABBÉ GWILYM EVANS, FSSP

L’École biblique et archéologique française : l’endroit idéal pour préparer les examens de la Commission Pontificale Biblique ? Demandons à l’abbé Gwilym EVANS, fssp.

« Je suis le père Gwilym EVANS, je viens du sud du Pays de Galles, au Royaume-Uni, et je suis prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre. J’ai été ordonné prêtre il y a deux ans et après mon ordination j’ai passé deux ans dans les paroisses de Reading et Warrington en Angleterre. Mes supérieurs voulaient m’envoyer faire des études, en particulier étudier les saintes écritures, afin que je puisse enseigner plus tard dans notre séminaire.

Je suis venu à l’ÉBAF pour la possibilité d’étudier la Bible en Terre Sainte, c’est quelque chose de particulièrement spécial qui me tenait à cœur. La réputation, l’expérience, de cette institution était quelque chose qui m’intéressait beaucoup : étudier dans cet endroit avec des gens formidables que je connaissais déjà, sans les avoir rencontrés auparavant. Ce sont, je pense, les principales raisons. La flexibilité du programme proposé aux étudiants réguliers m’a également beaucoup intéressée : une grande variété de disciplines, y compris bien sûr la topographie et l’archéologie, mais aussi un large éventail d’autres disciplines proposées, peut-être plus que dans d’autres établissements.

J’étudie pour passer à Rome les examens de la Commission biblique pontificale, afin d’obtenir une licence en saintes écritures. L’ÉBAF offre une occasion de préparer ces examens d’une manière assez efficace, idéalement sur deux ans. Pendant que je suis ici, j’espère également mettre à profit mon séjour pour obtenir le statut d’élève titulaire de l’ÉBAF, ce qui me permettra à l’avenir de garder un lien avec l’école.

Ce n’est pas mon premier voyage en Terre Sainte, mais c’est la première fois que j’y fais un long séjour. J’y étais déjà venu deux fois pour de courts pèlerinages. Vivre ici est incroyable : chaque jour, je me dis qu’il est extraordinaire d’être simplement dans cet endroit, à Jérusalem, de découvrir les lieux, de les connaître et de les étudier. Comprendre un peu mieux le contexte des textes bibliques que nous étudions, les personnes qui les ont écrits, les personnages qui y figurent, etc. Je veux comprendre non seulement le lieu, mais aussi la culture et la mentalité. Même si les écrits de l’Ancien Testament remontent à plus de deux mille ans, certains aspects de la culture et de la mentalité sont encore assez évidentes ici, en raison de la topographie et de ses effets sur la société.

 

Photo : ÉBAF, Ordo Prædicatorum.
L’abbé Gwilym et les étudiants à Pétra en voyage d’étude.

 

Ce qui fait la force de l’ÉBAF selon moi est, tout d’abord, la fantastique bibliothèque, qui est une ressource vraiment incroyable. Non seulement la quantité de livres et la nature spécialisée de ces domaines particuliers, mais aussi la façon dont elle est conservée. L’équipe qui travaille à la bibliothèque est très impressionnante ; c’est certainement un point essentiel. Évidemment, son emplacement : être à Jérusalem, c’est quelque chose de très spécial. La tradition, la longue lignée de grands personnages qui sont venus ici depuis le début – les pères LAGRANGE, VINCENT et ABEL pour ne citer que – jusqu’à aujourd’hui ! Nous avons encore de grands personnages connus dans le monde entier : Émile PUECH, par exemple, qui est ici depuis longtemps. Je pense que pour moi aussi, personnellement, un autre avantage d’être ici est la vie communautaire : je viens d’une Société de vie apostolique, donc d’une communauté au sein de l’Église où nous vivons toujours ensemble. L’ÉBAF n’est pas une communauté religieuse typique en tant que telle, mais c’est définitivement une communauté d’universitaires, de chercheurs et de personnes qui ont beaucoup en commun. C’est donc quelque chose de très agréable aussi – et de vivre ici, sur place.

Étudier sur un lieu saint qui est aussi un site archéologique, c’est quelque chose qui me revient chaque jour, et c’est une source d’inspiration. Cela donne une sorte d’énergie, je pense, dans un sens. Ce serait sans doute le cas même si je ne travaillais pas sur la Bible, ici, c’est quelque chose d’inspirant et d’intéressant. La plupart d’entre nous vient ici avec la foi, mais nous venons aussi ici pour étudier, comprendre et utiliser notre raison pour approfondir cette foi.

C’est aussi un pays qui a été la zone principale de la révélation de Dieu, le pays auquel il s’est adressé dans des sens différents et à des personnes différentes, mais qui a néanmoins été la toile de fond principale de sa révélation. C’est un endroit très spécial, et je pense que le fait même que ce soit un pays déchiré par la guerre montre en même temps à quel point ce pays est important pour tant de gens.

 

Photo : ÉBAF, Ordo Prædicatorum.
L’abbé Gwilym et les étudiants en cours topographique.

 

Le fait d’appeler cet endroit « chez soi » – un privilège dont je jouis au quotidien – change clairement votre attitude à l’égard de l’endroit. Ce n’est pas seulement un endroit que je visite par dévotion en tant que pèlerin ou touriste, c’est un endroit où je vais vivre pour les deux prochaines années, au moins. On grandit dans l’amour de sa maison, c’est une chose naturelle : un endroit où l’on veut se sentir à l’aise. Chaque jour est une découverte et j’imagine qu’en deux ans, je n’aurai pas tout vu. Non seulement dans le pays tout entier, mais Jérusalem elle-même a tant à offrir.

Je recommande vivement de venir étudier à l’EBAF, quelque soit ladiscipline, tant elle a de ressources à offrir. Les appréhensions qu’on peut avoir avant de venir s’estompent une fois sur place. Depuis plus de cent ans, l’école a traversé de nombreux conflits et toujours poursuivi sa mission. L’institution a toujours maintenu ses activités, et je pense qu’elle devrait continuer ainsi.

Il est évident que la qualité de ce que l’École offre à la science a un coût. En temps de guerre, tout ce qui vient de l’extérieur : les gens, les livres, le matériel coûtent plus cher. Bien que les étudiants et chercheurs participent aux frais, l’entretien, la mise à niveau et le développement des outils de recherche reposent sur la générosité de nos bienfaiteurs. Je voudrais dire un grand merci aux donateurs. »

 

Lire l’original en anglais ici.

 

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