Ce n’est pas la première fois que Manuel Moliner se rend à l’Ecole Biblique ! Habitué de la maison, il a noué des relations étroites avec la communauté des dominicains depuis de nombreuses années. Lors de sa dernière visite, il était accompagné de son fils, avec qui il s’est lancé dans la folle aventure de l’étude et du catalogage des métaux de Qumran.
C’est seul qu’il revient cette année, l’occasion de faire le point sur ses différents projets !
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Originaire de Toulon, je suis aujourd’hui archéologue municipal de la Ville de Marseille depuis 1985. Spécialiste des mondes antiques urbains et funéraires du VIe s. av. J-C au VIe s. ap. Je dirige maintenant le Pôle Archéologie qui gère également le dépôt archéologique où sont conservées et étudiées toutes les fouilles sur la ville de Marseille.
En quoi consiste votre métier exactement ?
J’ai réalisé des fouilles de sauvetage avant de grands travaux urbains essentiellement dans la ville gréco-romaine de Massalia-Massilia, quartier du Panier et ses abords, où se développe le monde des morts dans l’Antiquité. Je me consacre, outre ma responsabilité du service archéologique, aussi à des études, des colloques, des publications et à la valorisation tout public des découvertes par des conférences ou des programmes muséographiques temporaires ou permanents.
Pourquoi Marseille ?
Au départ, suite à mes études à l’Université de Provence par la réussite à un concours national, puis par la découverte – au gré des investigations dans le sous-sol – de la richesse archéologique d’une ville ouverte sur la Méditerranée qui n’offre que peu de vestiges archéologiques au public.
Qu’est ce qui vous amène ici à l’EBAF ?
Aujourd’hui la rédaction du manuscrit sur le mobilier métallique de Qumràn sous la houlette bienveillante du frère Jean-Baptiste Humbert, o.p., suite au prolongement du master universitaire de mon fils Théo en 2017 qui portait sur la conservation de ce type de matériel archéologique (voir l’article sur ce sujet). Il a repris alors les travaux d’Alain Chambon interrompus depuis plusieurs années.
Quel est votre lien avec l’école ?
Outre cette circonstance scientifique particulièrement forte, une amitié indéfectible avec plusieurs frères dominicains suite à des visites l’Ebaf grâce à mon épouse, Laurence, archéologue et guide conférencière entres autres en Israël. Mais surtout, parce que ancienne boursière de l’Ecole, elle m’ a fait découvrir et apprécier cette vénérable et indispensable institution pour l’archéologie française au Proche Orient.
Quels sont les prochains projets pour vous ? pour Marseille ?
Bien sûr, clore le manuscrit pour les objets en métal de Qumran, et pourquoi pas aborder d’autres problématiques archéologiques à l’école ?
Pour Marseille, le temps m’est compté mais la valorisation muséale et numérique comme la publication monographique des découvertes de la rue Malaval qui a livré une tombe vénérée délivrant de l’huile sainte sont mon objectif prioritaire. Je souhaite aussi pérenniser et renforcer le service archéologique de la plus ancienne ville de France.
Avant de vous quitter, quelle image gardez-vous de votre séjour ici ?
Je ne suis resté que peu de temps, et ce peu de temps à filé très vite ! Mais je dirais le jardin du couvent au Printemps naissant, loin des aspects arides de l’été, et surtout les belles rencontres et les profondes comme plus simples discussions au sein de l’école et du couvent !
C de G.