Sœur Luma Khudher est une sœur irakienne, dominicaine de Sainte Catherine de Sienne, une communauté fondée en Irak. Elle est chargée de cours à l’Université Salahaddin à Erbil (Irak) et enseigne également la philosophie et la théologie dans une université publique. Elle est spécialisée dans l’Ancien Testament et enseigne le Livre des prophètes, la littérature sapientiale, le grec et une introduction à la Bible hébraïque. Elle a donné à deux reprises un cours sur le Livre des prophètes à l’École biblique.
Pourquoi êtes-vous venue à Jérusalem ?
Je suis arrivée ici le 31 mai pour animer pendant 5 jours la retraite des dominicains sur les thèmes d’« être saint » et du Livre de l’Apocalypse.
Est-ce la première fois que vous donnez une retraite à l’École biblique ?
C’est la première fois que je viens pour une retraite, oui. Mais je suis déjà venue deux fois donner un cours pendant un semestre complet sur le Livre des prophètes.
Pourquoi cette retraite ?
Le titre ou le thème de la retraite était « être saint ». J’ai choisi des éléments de l’Apocalypse et nous y avons réfléchi en tenant compte de mes origines en tant que chrétienne d’Irak, et en essayant de les relier à mon rite, le rite syriaque catholique.
Une retraite est un moment où vous vous éloignez de la vie de tous les jours pour réfléchir à vos priorités dans la vie et à vos relations avec Dieu. Nous faisons généralement des choix ou des décisions que nous essayons de vivre tout au long de l’année. Il est important de revenir à soi, à ses priorités, où l’on en est dans ses relations avec Dieu, comment on veut s’améliorer et améliorer sa vie religieuse. C’est généralement un arrêt agréable. Vous regardez le passé, votre présent et vous espérez un avenir meilleur.
Une retraite n’est pas un moment pour étudier la Bible, c’est un moment pour réfléchir sur certains points. Nous avons donc choisi différents thèmes. L’un d’eux était le compromis. Un autre sujet était “qu’avons-nous abandonné”. Un autre était le martyre et le témoignage. Nous avons choisi différents sujets et nous y avons réfléchi : pourquoi ce thème est-il important pour nous et comment est-il lié à notre vie chrétienne aujourd’hui ?
Pourquoi une sœur anime-t-elle la retraite des dominicains ?
Je ne sais pas, demandez-leur. (rires)
Pour une retraite, nous demandons soit à quelqu’un dans la maison, soit à quelqu’un de l’extérieur de donner cette retraite. Une retraite est quelque chose que toute congrégation religieuse fait. Nous faisons tous 5 à 7 jours de retraite par an. C’est ce qu’on appelle une retraite annuelle.
Je connais les frères mais je ne sais rien de leur vie communautaire. Étant moi-même religieuse, je connais les difficultés de la vie quotidienne. Nous avons parlé de cette partie. Mais le but était plus de s’interroger sur nos relations avec Dieu : se concentrer sur ce que Dieu attend de nous et des autres.
Propos recueillis par Agnès Arthaud