La Bible de Jérusalem
Dès la fin de la seconde Guerre mondiale, l’École biblique et archéologique française se lança dans un vaste chantier, celui de la Bible de Jérusalem. Conçu pour mettre à la disposition du public cultivé les résultats les plus sûrs de la recherche biblique moderne, le projet consistait en une nouvelle traduction en langue française de chaque livre biblique, équipée de notes explicatives en bas de pages et de références scripturaires utiles dans les marges.
Chaque livre, ou groupe de livres, était précédé d’une solide introduction, dans laquelle on le présentait en abordant les questions relatives à l’établissement du texte, son histoire littéraire, son contexte historique, sa canonicité et sa théologie. La direction scientifique du projet revenait à l’École biblique, mais celle-ci s’assura le concours d’autres exégètes francophones. Cette belle entreprise de collaboration scientifique fut menée à bien de concert avec les Éditions du Cerf (Paris), maison d’édition fondée par les religieux dominicains.
Les éditions imprimées de la Bible de Jérusalem
Entre 1945 et 1955 les divers livres de la Bible furent publiés sous forme de fascicules séparés. Finalement, en 1956, on édita l’ensemble de la Bible en un seul volume. Son titre originel était simplement La Sainte Bible. Mais, en raison du lien étroit avec Jérusalem, l’ouvrage devint rapidement célèbre sous le titre La Bible de Jérusalem, et cette appellation est désormais officielle.
Au moment de sa publication, on souligna le caractère novateur de sa présentation du texte biblique, et depuis lors d’autres éditions de la Bible chrétienne ont adopté son système d’introductions et de disposition de la traduction, avec des notes et des références scripturaires. À l’origine conçue principalement comme une bible de travail, la Bible de Jérusalem a aussi été largement utilisée comme texte liturgique.
La Bible de Jérusalem a vu le jour dans le sillage de l’encyclique Divino afflante Spiritu de Pie XII (1943), qui reconnaissait la légitimité des études historiques et critiques et recommandait en particulier l’étude des genres littéraires pour reconnaître la vérité des textes inspirés. Récoltant les fruits de plusieurs décennies de critique historique des textes sacrés, elle entendait les rendre accessibles à un très large public.
Des versions en d’autres langues vinrent par la suite. The Jerusalem Bible fut publiée en anglais en 1966, par Darton, Longman and Todd, and Doubleday.
Quelques années plus tard, en 1973, l’édition française originale fut entièrement révisée; cette nouvelle édition connut plusieurs réimpressions, dans des formats très variés.
Au tournant des années 2000, l’École Biblique a entrepris d’utiliser des ressources offertes par Internet pour préparer la mise en ligne d’une Bible numérique. Un important chantier de recherche a alors été lancé, la La Bible en ses Traditions , qui rassemble des dizaines de chercheurs à travers le monde, sous la direction de l’École biblique.
La puissance des moyens numériques permet, non seulement de faire apparaître pour chaque péricope les diverses version du texte biblique (hébraïque, grecque, latine, syriaque), mais aussi de mettre en valeur l’incroyable richesse de la réception du texte dans la patristique, la liturgie, les arts, etc.
Cette édition numérique sera ainsi un complément accessible à tous du texte imprimé qui est aussi en cours de mise à jour par les Éditions du Cerf.