3 questions à Alain Rémy, ancien ambassadeur et consul général,
Président de l’association des Amis de l’Ébaf,
organisatrice de la rencontre aux Bernardins


Vous avez été consul général à Jérusalem il y a quelques années, et vous présidez aujourd’hui l’Association des Amis de l’École. Comment qualifieriez-vous sa présence à Jérusalem ?

Cette École est l’un des fleurons de la présence française au Proche Orient en matière d’études bibliques et d’archéologie. Elle l’est depuis sa fondation en 1890, et elle le reste aujourd’hui. Qu’il suffise de rappeler que quelques-uns des plus grands archéologues dans la région au 20ème siècle étaient des frères dominicains de l’École.

Mais l’École, c’est aussi des capacités logistiques exceptionnelles, notamment par sa bibliothèque, et un cadre d’études unique, qui attire chaque année des dizaines d’étudiants venant du monde entier, ce qui crée une grande émulation intellectuelle et spirituelle. Et ces étudiants, cela me frappe aujourd’hui, avec le recul, gardent tous de leur séjour à l’Ecole un souvenir très fort, très précieux. C’est à cause de cet attachement que nombre d’entre eux sont aujourd’hui membres de l’Association de ses Amis.

Et comme c’est un établissement français, on peut la considérer, c’est l’ancien diplomate qui parle, comme un outil de rayonnement extraordinaire. Tous les consuls généraux qui se succèdent à Jérusalem ont avec l’Ecole des relations de proximité, de partenariat, et souvent d’amitié.

D’où est venue l’idée de cet événement aux Bernardins ?

L’idée est venue au détour d’une conversation avec le Père Olivier-Thomas Venard, il y a un peu plus d’un an : nous parlions de cet extraordinaire, et très ambitieux projet qu’est “la Bible en ses traditions”, qui vise à renouveler l’exégèse biblique, en utilisant toutes les possibilités offertes aujourd’hui par le numérique. Comment faire mieux connaître en France ce projet, universel et sans équivalent, qui a des contributeurs dans le monde entier ? Je lui ai proposé de le faire dans le cadre de l’une des conférences de l’Association des Amis de l’École. Il est apparu assez naturel de l’organiser au Collège des Bernardins, qui entretient des relations de partenariat et d’amitié de longue date avec l’Ecole. C’est donc le Collège qui nous accueille, avec une grande générosité, et je l’en remercie chaleureusement.

Comment voyez-vous l’Ébaf dans 15 ans, “au futur” ?

Depuis 130 ans l’École a connu bien des régimes, a traversé des crises, des conflits. Elle a toujours su rester fidèle à sa vocation, étudier la Bible au pays de la Bible, étudier les documents au pays des monuments. Cette fidélité fait sa force. Elle a toujours su se renouveler tout en restant elle-même. Il y a quinze ans je travaillais non loin de l’Ecole, je pouvais l’observer, échanger avec les religieux. Quinze ans plus tard, je peux vous dire qu’elle n’a pas changé, fidèle à elle-même, elle continue à faire de belles choses, comme celle que nous allons vivre aujourd’hui aux Bernardins. Rendez-vous donc dans quinze ans, je suis sûr que je pourrai faire le même constat.