Le père Cristóbal VILARROIG MARTÍN, L.C., a défendu sa thèse de doctorat à l’ÉBAF après des années de recherches. Sa présentation a convaincu les membres du jury qui lui ont accordé la mention insigne cum laude. Félicitations à lui !
Photo : ÉBAF, Ordo Prædicatorum. Le jury entourant P. Cristóbal.
Il revient avec nous sur sa thèse et les raisons pour lesquelles il a choisi l’ÉBAF comme lieu de travail.
L’histoire de ma thèse
« Ma thèse de doctorat porte sur le Benedictus : une étude de la prière de Zacharie à la lumière de la prière juive connue sous le nom d’Amidah ou des dix-huit bénédictions.
Ce projet a débuté à l’été 2017, lorsque je suis venu à Jérusalem pour travailler sur un article et préparer du matériel pour un cours sur les Évangiles synoptiques. À l’époque, j’étais professeur non stable à l’Athénée Pontifical Regina Apostolorum à Rome, toujours à la recherche d’un sujet pour mon doctorat. En visitant Jérusalem, j’ai eu l’occasion de connaître l’École Biblique et Archéologique Française et sa magnifique bibliothèque, et j’ai eu l’idée de concrétiser mes projets de doctorat. Au cours de l’année scolaire suivante, un ami m’a dit que le Fr. Anthony GIAMBRONE, o.p., venait à Rome pour tenir une conférence, et j’ai eu l’occasion de le connaître et un dialogue s’est engagé qui s’est conclu lorsque je suis revenu à Jérusalem en octobre 2018 pour commencer le programme de doctorat.
Les années précédentes, l’idée de travailler le Benedictus avait germé dans ma tête. Une prière qui fait partie de notre liturgie quotidienne, contient quelques expressions mystérieuses qui, à mon avis, n’avaient pas été résolues de manière satisfaisante. En outre, j’avais lu quelques ouvrages sur le sujet, et je me suis rendu compte que plusieurs auteurs avaient offert une indication très suggestive : cette prière était assez semblable à l’une des bénédictions de l’Amidah quotidienne dans le judaïsme ; cependant, très peu avaient approfondi le sujet et pas de manière exhaustive. Au cours des deux années suivantes, j’ai pu déterminer plus précisément le sujet de la thèse : la première année, pour être admis au programme de doctorat, j’ai écrit un article sur l’expression « corne de salut » (cf. Luc 1,69), et la leçon publique à la fin de cette année-là était presque une prémonition de ce qui serait ma thèse : que le Benedictus serait, dans l’Eglise, ce que dans le judaïsme est l’Amidah. « Le Benedictus -j’en ai conclu- serait l’évolution de l’Amidah, que les chrétiens n’ont jamais cessé de prier ». Après ma conférence, le Dr. Christophe RICO m’a approché et m’a encouragé à approfondir ce sujet.
Après avoir été accepté au programme, j’ai commencé les séminaires de doctorat (2029-2020), et deux d’entre eux ont été particulièrement utiles pour préparer le projet de ma thèse. Dans le séminaire dirigé par le Fr. Michel GOURGUES, o.p., nous avons étudié quelques uns des plus anciens hymnes du Nouveau Testament ; bien que le Benedictus n’ait pas été au programme, la méthodologie proposée s’est avérée incroyablement utile pour mon projet. Un autre séminaire, dirigé par les frères Paul-Marie Fidèle CHANGO, o.p., et Łukasz POPKO, o.p., était une exploration du concept biblique de la création. Dans le document que j’ai présenté pour ce séminaire, j’ai défendu l’idée que le concept de résurrection, très répandu à la fin de la période du Second Temple, était enraciné dans l’idée de la toute-puissance de Dieu dans 2 Marc 7 et dans la deuxième bénédiction de l’Amidah. Ce travail m’a obligé à traiter sérieusement de l’Amidah, et cette expérience m’a aidé à mieux déterminer le sujet et la méthodologie de ma recherche. C’était la première année de la pandémie ; d’une part, il était difficile de ne pas pouvoir utiliser la bibliothèque pendant plusieurs mois, mais d’autre part, j’avais beaucoup de temps pour lire et réfléchir. Au début de la deuxième année de doctorat (novembre 2020), j’ai pu présenter le projet de ma thèse sous la direction du Fr. Anthony GIAMBRONE, o.p., et il a été accepté. »