L’École est heureuse et fière de participer en tant que partenaire au prochain colloque itinérant : Open Jérusalem Days. Il s’agit là du premier événement organisé en Palestine et à Jérusalem-Est, ouvert aux chercheurs et au grand public, pour ce projet européen lancé en 2014.
Ce colloque itinérant, initié par Vincent Lemire, se déplacera du 13 au 18 Juin prochain.
« L’idée de l’itinérance fait sens, on va se déplacer durant ce colloque comme on se déplace au sein d’un archipel, dans l’idée de connecter l’hétérogène, tout comme on se déplace à travers le monde entier grâce à Open Jérusalem, pour accéder à toutes les archives existantes au-delà des frontières ».
Pendant 5 jours auront lieu une dizaine d’événements, à Gaza le 13, le 14 à l’université Birzeit, puis à l’institut Franco Allemand de Ramallah, le 15 à l’American Colony puis au Consulat général de France, le 16 à la custodie, où l’EBAF sera présente, le 17 à la bibliothèque Khalidi de la vieille ville. Le 17 aura lieu une soirée à l’Institut Châteaubriand en partenariat avec l’Educational Bookshop et l’EBAF, sur les liens entre publications et archives.
La clôture de ce colloque aura lieu le 18 Juin à l’Institut Romain Gary. « Cet événement est à l’image du projet, qui est aussi un projet tourné vers le grand public. Ce qui implique une adaptation de tous les supports et de tous les canaux. »
L’organisation de cet événement permet à son instigateur de revenir avec nous sur son histoire.
« Le projet a été initié en 2012, officiellement financée par l’Union Européenne à partir de 2014. Je suis parti d’un constat très simple : lors de la rédaction de ma thèse et de certains de mes livres, je me suis senti bloqué dans mes possibilités de progression. En effet, je me suis rendu compte que toute une partie des informations et des documents n’étaient pas accessibles aux chercheurs.
Evidement, il s’agit d’archives extrêmement sensibles, avec parfois une fonction juridique très forte, comme par exemple des titres de propriété … »
Malgré la difficulté et l’extrême sensibilité du sujet, Vincent avance et ne lâche pas.
« En progressant dans mes recherches, j’ai également découvert qu’une bonne partie des archives sur Jérusalem se trouve hors de Jérusalem, à Amman, à New York, à Saint Petersbourg, à Athènes, à Rome… On a voulu connecter les archives locales dont on dispose ici avec celles dispersées à travers le monde de part les mouvements de population et les logiques institutionnelles ».
Pour cela le projet s’appuie sur une équipe-cœur, composée de Maria Chiara Rioli, Angelos Dalachanis, Stéphane Ancel, Yasemin Avci, Leyla Dakhli, Abdulhameed al‐Kayyali, Falestin Naïli et Yann Potin.
« L’idée, en connectant ces différents bassins documentaires, c’est aussi de connecter les équipes qui travaillent dessus. Aujourd’hui, Open Jérusalem est présent dans une quinzaine de pays, répertorie une douzaine de langues, 5 ou 6 alphabets, et plus d’une centaine d’institutions de conservation ».
L’objectif de cette plateforme c’est de relier les chercheurs entre eux, de ne pas les enfermer dans leur niche documentaire, de déverrouiller et d’interconnecter les archives, et donc, aussi, les récits et les points de vue… ».
Et cette volonté prend tout son sens dans un contexte comme celui de Jérusalem, et plus largement de cette région.
« La portée des humanités numériques est beaucoup plus forte ici, il faut penser que certains étudiants et chercheurs sont dans l’incapacité totale d’accéder physiquement à cette documentation, car les déplacements peuvent être très difficiles voire impossibles dans cette région. Aujourd’hui, Open Jérusalem c’est plus de 40.000 documents accessibles en ligne. La plateforme a donc un impact très concret, celui de faciliter les conditions de recherche sur ce terrain difficile ».
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