La dernière semaine de juin 2019, Kevin Trehuedic a passé quelques jours à l’École biblique pour travailler sur les timbres amphoriques de Gaza.
Les « timbres » sont les marques que certains États de l’Antiquité, pour des raisons fiscales selon toute vraisemblance, impriment (avant cuisson) sur des amphores – ces grands vases de céramique destinés à transporter les denrées. La cité de Rhodes, qui a inondé de son vin les marchés du Proche-Orient aux IIIème et IIème siècles avant notre ère, apposa ainsi systématiquement des timbres donnant le nom du fabricant et du magistrat de l’année sur les anses de ses amphores, ce qui permet de les dater très précisément.
À Gaza, les campagnes de fouille à Blakhiyeh menées sous la direction du père Jean-Baptiste Humbert par l’École Biblique et Archéologique Française de Jérusalem en coopération avec les Palestiniens ont mis au jour plus d’une centaine de ces anses rhodiennes, auxquelles s’ajoutent une centaine d’autres rassemblées par un collectionneur gazawi féru d’archéologie. Longtemps demeuré en souffrance à cause de la situation politique, le matériel est désormais accessible et fait l’objet d’une étude qui permet parfois d’affiner la date des strates fouillées et renseigne surtout sur l’évolution chronologique des importations de vin à Gaza à la période hellénistique.
Le travail mené en juin, puis de nouveau en août/septembre, consiste en la vérification des lectures de ces timbres grecs souvent mal imprimés et effacés et du classement typologique des anses ainsi que la préparation, avec l’aide de l’infographiste Kyoshi Inoué, habitué des publications de l’EBAF, de la mise en page du volume à paraître dans la série archaeologica des Cahiers de la Revue Biblique.