Le colloque célèbre la publication, en 2019, du livre d’Olivier-Thomas Venard : A Poetic Christ: Thomist Reflections on Scripture, Language and Reality, adapté de sa trilogie publiée en français entre 2003 et 2009 (Littérature et théologie : une saison en enfer ; La langue de l’ineffable : essai sur le fondement théologique de la métaphysique ; Pagina sacra : de l’Écriture sainte à l’écriture théologique, traduit par les profs. Francesca Murphy et Kenneth Oakes, de Notre Dame University. La publication du livre conduit à réfléchir sur le futur des études bibliques. L’oeuvre de Venard est prise comme exemple de ce que peut signifier étudier la Bible en tant que Parole de Dieu, et comme une invitation à redécouvrir le fait que l’étude des Écritures en tant que Parole consists à faire oeuvre de sagesse.
Repensée comme discipline sapientielle, l’exégèse biblique demeure intimement connectée à l’histoire et à la philologie, mais ne saurait se réduire à ces disciplines. elle doit établir de nouvelles relations : avec la littérature, la théorie littéraire et la linguistique, et surtout avec la philosophie et la théologie.
Quelles sont les pré-conditions ou présuppositions qui permettent de réaliser un tel projet ? La constitution dogmatique de Vatican II Dei Verbum présente l’Écriture en affirmant que Dieu est son auteur, pas moins que les auteurs humains qui l’ont élaborée livre par livre. Les “méthodes” historiques ou littéraires ne sauraient suffire si l’étude biblique veut prendre en compte l’affirmation d’un auteur divin. Ne pas le prendre en compte, ou bien en laisser le soin à une acrobatie herméneutique extrinsèque, reviendrait à cesser de les étudier en tant que Parole.
Quel est donc le potentiel encore inexploité de Dei Verbum pour l’étude des Écritures ? Comment re-connecter Écritures, Parole et Sagesse ? Si les études bibliques peinent à se renouveler dans leur forme actuelle, une synthèse fine de l’histoire, de philosophie contemporaine du langage, de théologie de la culture, et des ressources exégétiques traditionnelles pourraient-elles mener les études bibliques vers des lendemains meilleurs ?