De Megiddo à Sébaste en passant par Tel Dan, le voyage en Galilée-Samarie fut l’occasion de redécouvrir une réalité déjà perçue lors du séminaire de préparation à cette excursion : les chronologies historique et biblique concordent rarement. Difficile de faire coïncider les récits bibliques avec les découvertes archéologiques sur ces sites pluri-millénnaires. Cela ne signifie pas qu’il faille absolutiser les données de la recherche scientifique, et rejeter les textes de l’Ancien Testament, mais cela nous invite à nous mettre au service de l’intelligence scientifique pour percevoir les données bibliques à un autre niveau, et à continuer le travail de la foi sans humilier la raison.
« ICI le Verbe s’est fait chair ». Quel choc de lire ces mots inscrits sur l’autel de l’église de l’Annonciation à Nazareth. Tout à coup, le mystère de l’Incarnation prend une dimension nouvelle. Dieu a choisi Marie pour porter au monde son Fils, et c’est en ce lieu précis que cet abyssal mystère est devenu réalité.
Cette excursion à travers les âges et les paysages de Terre Sainte m’a remis en présence du mystère, qui m’a toujours bouleversé dans la foi chrétienne. Cette coïncidence, toujours à rechercher et jamais parfaitement ajustée, du temps de Dieu et du temps des hommes. Nous qui scrutons, en fouillant la terre et les Écritures, les traces du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, nous apprenons, à l’École biblique, à harmoniser la foi et la raison, le fruit de la terre et le travail de la foi.