Fr. Jean-Michel de Tarragon, o.p. s’occupant d’une main de maître de la photothèque de l’École biblique a publié un article à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale. Initiative personnelle, le dominicain a cherché dans divers lieux d’archives de la Vieille Ville, des traces de la vie dominicaine ou plus largement des religieux catholiques à Jérusalem pendant la guerre.
Religieux français pendant la guerre
Cette période qu’est la Guerre 14-18 fait l’effet d’un véritable trou noir pour les historiens : France, Russie, Italie, Angleterre étaient les ennemis déclarés des Ottomans, qui avaient par conséquent expulsé des couvents de Terre Sainte les religieux de ces nationalités. Les sources d’information se sont donc considérablement taries à ce moment précis de l’histoire, alors même que la situation historique et politique brûlante attise la curiosité.
L’armée ottomane avait chassé les dominicains du Couvent Saint-Étienne de Jérusalem et occupé le lieu : il n’y a donc dans la photothèque qu’une seule photographie rendant compte de cette période, malgré ses 25000 images. Les journaux, ou diaires, tenus par les communautés sont suspendus. Seule source d’information : le consul d’Espagne, Ballobar, chargé de tenir le journal de bord des « intérêts de l’ennemi ». Son lien avec la France permet donc de retrouver nombre d’informations.
Mais il existe également un deuxième vivier : le Couvent Sainte-Anne des Pères-Blancs. Quoique toute la communauté ait été contrainte à quitter les lieux, restent trois Néerlandais : deux frères convers et un frère prêtre, Nicolaas van der Vliet. De ce dernier, restent plusieurs photographies personnelles et un journal écrit en français. C’est donc sur ces sources précieuses que le frère Jean-Michel fonde son travail de chercheur et de photographe.
Lire l’histoire par la photographie
C’est ainsi que l’article fut publié dernièrement dans la revue Palestine Studies, Jerusalem Quartery. Il rappelle le contexte de l’époque, illustré par les photographies inconnues de ce prêtre, que les Pères-Blancs ont accepté de prêter à l’École pour qu’elle les scanne et les conserve.
Sur celles-ci, figurent tant le consul espagnol que Nicolaas van der Vliet, ainsi que d’autres figures politiques de l’époque. Cet article illustré permet donc de s’instruire sur la situation des religieux à Jérusalem pendant la guerre, grâce à l’œil d’un photographe historien.
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